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Eglises Protestantes de l'Arize et du Couserans - UNEPREF Ariège (09)
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Historique de l'Église Réformée de Camarade

Au XVIe siècle, la paroisse de Camarade était une châtellenie rattachée au comté de Foix, lui même dépendant du Royaume de Navarre, dont les reines : Marguerite de Navarre et Jeanne d’Albret, furent successivement sympathisante et militante de la foi réformée.

On trouve trace du protestantisme à Camarade dès 1544. En 1573 au lendemain de la Saint Barthélémy, le village est brûlé par les troupes catholiques. Ce n’est donc qu’en 1579 que la population est assez nombreuse pour demander à la Cité du Mas d’Azil de permettre à son Ministre de l’Évangile d’aller prêcher en ses terres (sans doute le pasteur Pierre AUSTRY).

Pendant le célèbre Siège du Mas d’Azil en 1625, plusieurs « camaréous » ou « camardais », comme on dirait aujourd’hui, prêtent main forte aux réformés aziliens qui participent à la révolte du duc de Rohan. Le siège se termine par une victoire des protestants.

Après la Paix d’Alès en 1630, les protestants de Camarade ont pour la première fois leur propre pasteur, un gentilhomme local : monsieur de PRADALS, apparenté à l’illustre famille des d’Amboix et ami du célèbre philosophe d’origine ariégeoise : Pierre Bayle.

Plus tard sous Louis XIV, les choses se gâtent, comme on le sait, avec la Révocation de l’Édit de Nantes. L’évêque du lieu, Mgr de BERTIER, qui occupe le siège épiscopal de Rieux Volvestre, est un persécuteur de protestants, ainsi que le curé du Mas d’Azil, l’abbé ROUSSELET. Toutefois, le curé de Camarade, lui, se montre beaucoup plus tolérant, si bien que de 1680 à 1760, le village de Camarade devient une sorte de lieu de Refuge pour les protestants du coin.

A partir de 1760, la paix revient progressivement. Après les troubles de la Révolution, la paroisse de Camarade va bénéficier du système concordataire voulu par Napoléon. Toutefois, ce système de pasteurs fonctionnaires et citadins, ne parlant pas l’occitan local ne plaît pas bien à la population rurale qui délaisse souvent la fréquentation du culte.

Au milieu du XIXe siècle, heureusement, un important Réveil re-dynamise l’Église. Un pasteur au ministère fécond : Emilien VIEU arrive en 1849. Tout comme son père (pasteur au Mas d’Azil) il est un homme du Réveil. Il parle la langue du pays et sait se faire aimer par la population. Profitant de la ferveur ambiante, il fait construire à la fois le grand presbytère actuel en 1854 et le Temple inauguré en 1857. Ce Temple est le troisième de l’histoire protestante de Camarade. (Le premier était érigé au hameau de Lavielle, le second près le la ferme de Fau) A sa mort, en 1869, le pasteur VIEU est remplacé par le pasteur Nathanaël de GRENIER (issu d’une famille de genstislhommes verriers).

En 1920, suite à une diminution sensible de la population, la paroisse de Camarade ne peut plus rémunérer un pasteur à plein temps et doit s’associer à celle de Rieubach pour partager les services d’un ministre. Le premier de la série sera le pasteur LABORIE. Plus tard en 1958, avec le pasteur COURDESSE, les deux Eglises de Camarade et de Rieubach s’associent avec celle du Mas d’Azil pour rémunérer un pasteur commun.

Cet arrangement perdure aujourd’hui. Mais, héritière d’une longue histoire, chaque paroisse entend conserver aussi longtemps que possible son autonomie administrative et sa « culture » propre.